Déjà être maman d’un enfant qui a frôlé la mort à plusieurs reprises n’est pas chose facile… dans ces moments-là, rien d’autre n’a de l’importance à nos yeux… nous ne vivons que pour ce combat ou ce petit être / cette petite partie de nous-même souffre horriblement sans que nous puissions le soulager ou calmer ses souffrances – tout autre chose devient banal… il y a par moment cette petite voix en nous qui nous dit qu’on doit se préparer au pire mais en même temps une autre voix plus puissante qui refuse et qui veut se battre jusqu’au bout et qui prie ardemment pour avoir la guérison de son enfant.

Dans mon cas, même si j’ai eu la grâce de la guérison d’Adrien en 2018 (après la mort de mon époux, Jean-Bernard en 2017), la peur d’une rechute ou d’un rejet suite à sa greffe du foie est omniprésente donc la prière est ma seule consolation dans ces moments de solitude et de peur. Mon stress durant mon combat pour la guérison d’Adrien était encore plus elevé par rapport à mon fils aîné, Raphaël, alors agé de 8ans. Raphaël, qui a été ma source secrète de courage et de force, avait un grand besoin d’etre rassuré tous les jours sur l’état de santé de son petit frère pendant toute la durée du traitement en Inde (3mois). Après la perte de son papa, je ne pouvais imaginer une autre scénario qu’une guérison et c’est pour lui que j’ai foncé- sans jamais douter tout en mettant toute ma confiance en Dieu.

Aujourd’hui ayant l’opportunité d’être un membre du Board de l’Association ‘Enn Rev Enn Sourir’, me donne l’occasion de donner mon point de vue de par mon expérience personnelle et aussi mon support à d’autres mamans qui traversent ce genre d’épreuves aujourd’hui. Nous nous comprenons et nous avons l’occasion de partager nos sentiments, nos peines et aussi nos joies.

J’ai une pensée spéciale pour toutes ces mamans qui ont perdu un enfant durant le combat- Cela doit être une douleur atroce comme être amputé d’une partie de soi-même: Que Dieu vous donne le courage chaque jour et que votre vie reprenne son cours petit à petit.

Une autre pensée pour ces mamans dont la maladie d’un enfant reste un combat de tous les jours, parfois résultant d’un handicap ou d’une sequelle de la maladie ou encor d’une guerison partielle nécessitant des suivis permanents tout au long de leur vie: elles doivent apprendre à vivre au quotidien et à savoir réadapter leur vie en conséquence. Bravo à vous les mamans Courage!

Pour finir juste un mot pour ma maman décédée en Fevrier de cette année-ci et qui même ayant eu une carrière exemplaire comme infirmière n’a pas pu me donner son support à cause de sa maladie d’Alzheimer. Mais je n’oublierai jamais ses paroles un jour de la fête des mères me disant de ne pas m’inquieter car mon enfant trouvera sa guérison. Cela m’avait rendu perplexe parce que ce n’était pas du tout le sujet de la conversation du moment; alors qu’on était au tout début de la maladie d’Adrien qui a durée plusieurs années… le chemin a été long, certes, mais ma joie aujourd’hui est INTENSE (surtout quand je dois ramasser ses désordres dans toute la maison avec un petit brin de colère… Mais je remercie Dieu pour cela à chaque instant)

Merci mamie, merci pour l’exemple que tu as été pour moi et merci pour ces paroles perdues…. ou pas… qui aujourd’hui reste gravées dans mon coeur ❤

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